La transition professionnelle : dispositifs actuels et perspectives d’avenir

Belle conférence / présentation sur le thème : “la transition professionnelle : dispositifs actuels et perspectives d’avenir” le 26 septembre 2024 au siège de MIRP, en présence de Vincent DONNE de France Stratégie, que nous avons eu le plaisir de recevoir.

France Stratégie est une institution rattachée aux services du 1er Ministre, dont les missions sont d’éclairer les choix collectifs.Son action repose sur quatre métiers :

  • Évaluer les politiques publiques ;
  • Anticiper les mutations à venir dans les domaines économiques, sociétaux ou techniques ;
  • Débattre avec les experts et les acteurs français et internationaux ;
  • Proposer des recommandations aux pouvoirs publics nationaux, territoriaux et européens.

Pour enrichir ses analyses et affiner ses propositions France Stratégie s’attache à dialoguer avec les partenaires sociaux et la société civile.

La Mission principale du Réseau Emplois Compétences (REC), créé en 2015 et animé par France Stratégie, est de renforcer notre capacité collective en matière d’observation et de prospective sur les évolutions des emplois et des compétences en France.

3 constats principaux émergent en matière de transition professionnelle :

  • des tensions croissantes liées aux inadéquations entre besoins et aspirations individuelles
  • une inégalité des individus face aux transitions professionnelles
  • un marché du travail, des dispositifs et un accompagnement qui peinent à répondre aux enjeux actuels et futurs

En effet, les tensions en 2022 étaient au plus haut niveau depuis 2011. 8 métiers sur 10 (87 % de l’emploi) sont en tension forte ou très forte principalement sur des catégories moins qualifiées. Ceci est dû majoritairement à une hausse des volontés d’embauches, un manque de main d’œuvre dans les métiers en tension, et une accélération des mutations économiques (TE, Tnum et nouveaux enjeux) post crise sanitaire.

D’ici 2030, 800 000 postes seront à pourvoir par an du fait des départs en fin de carrière et du dynamisme de l’emploi. Les départs en fin de carrière représentent 90 % du total. La liste des métiers avec le plus de postes à pourvoir contient plus de métiers pas ou peu qualifiés dans les services (ouvriers du bâtiment, aide l personne par exemple.)

La volonté de rompre avec une insatisfaction au travail constitue le motif récurrent de la volonté de s’engager dans une reconversion professionnelle (France Compétences, 2021). Ainsi on assiste à un « rapport au travail » qui tend à évoluer : Aspiration à la mobilité (1 actif sur 2 compte changer emploi à +/- long terme), reconversion et jeunesse (35 % des 25-34 ans préparent une reconversion, crise sanitaire (40 % des actifs ont ressenti un impact négatif sur leur situation professionnelle), allongement de la durée de vie au travail, quête de sens au travail multidimensionnelle.

Les métiers en tension et / ou activités répondant à des besoins collectifs ne sont pas naturellement pourvus.

En matière d’inégalité face à la mobilité, elle concerne la capacité à réussir son projet de mobilité professionnelle (qualification, âge, genre, localisation…). Ceux qui en « ont le plus besoin » ne sont pas ceux qui accèdent le plus à la mobilité : non qualifiés ; salariés TPME ; occupants métiers pénibles ou provoquant de l’usure professionnelle ; seniors…

Il existe également une inégalité face à l’accompagnement à la mobilité, d’où un enjeu de créer les conditions d’un égal accès des individus aux instruments leur permettant de construire leur parcours de transition professionnelle.

Dans ce contexte, les préconisations du rapport de France Stratégie sont les suivantes :

  • Instaurer un pilotage des politiques d’emploi-formation en consolidant des espaces d’échanges, de concertation et de décision articulés aux niveaux national et régional
  • Favoriser à un niveau infrarégional des initiatives multi-acteurs dans l’optique de développer des écosystèmes territoriaux favorables aux transitions professionnelles
  • Renforcer la centralité institutionnelle du CEP, sa notoriété et son accessibilité (faire du CEP la brique « minimale » de l’accompagnement : le rendre obligatoire en amont de la mobilisation de certains dispositifs d’accompagnement ; le généraliser en cas de rupture de contrat pour restructuration économique (APC; RCC)
  • Unifier l’accompagnement aux évolutions professionnelles autour d’une doctrine partagée (inciter aux recours aux dispositifs de « mise en situation de travail » au cours de l’accompagnement : Immersion ; MRS ; AFEST ; Formation préalables à l’embauches (POE ; AFPR) ; Alternance… )
  • Rationaliser les dispositifs de transition professionnelle pour en faciliter l’accès et augmenter le nombre de bénéficiaires (réduire le nombre de dispositifs « Transitions professionnelles » et les rendre plus modulaires)
  • Mieux orienter les financements collectifs des transitions afin de faire des mobilités professionnelles un facteur stratégique des réallocations Mieux orienter les financements collectifs des transitions afin de développer les mobilités professionnelles vers les secteurs concernés…

Vincent Donne nous a communiqué un tableau regroupant l’ensemble des aides existantes et à quel profil celles-ci s’adressent . Il est connu des bénévoles MIRP.

Un grand merci à Vincent Donne